Cours d'impro ou cours de théâtre
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Un début de réponse est possible. Regardons ensemble ces deux matières.
La première : l’improvisation est une préparation à vivre l’instant. La minute. Tout ce qui s’est passé avant, ce qui se passera après ne compte pas. Il ne s’agit pas d’un récit. On n’introduit pas, ici, une scène dans un acte, à l’intérieur d’une pièce de théâtre de 3 heures. Le but pour l’apprenant est de vivre l’action. Il faut pour cela deux ingrédients : jouer avec émotion et lâcher-prise.
Souvent, les débutants veulent occuper les silences, fabriquer des idées dans l’instant. Se faisant, ils perdent l’émotion, car ils font fait appel exclusivement à l'activité de l'esprit, à la réflexion, aux manipulations abstraites. C’est donc une erreur, il faut retrouver la vérité de l’émotion de l’instant. Recréer un état d’esprit et des réflexes face à une situation donnée. Donc mettre l’émotion (trouble, affolement, agitation, peur, joie, émoi, saisissement, désarroi, exaltation, excitation…) en tout premier lieu, le reste suivra.
L’émotion est alors bonne conseillère, les mots et les gestes ne seront pas tétanisés par une réflexion, mais au contraire libres et l’acteur s’abandonnera à la scène qu’il est en train de vivre. La créativité de l’acteur débutant apparaît à cet instant. Il est dans ce que certains appellent le lâcher-prise !
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Le théâtre, proprement dit : quelles sont les caractéristiques d'un texte théâtral ?
Le texte théâtral se distingue des autres textes littéraires par la présence de certains éléments caractéristiques qui lui sont propres, il s'agit des didascalies, des noms de personnage des répliques. Bref de tout un ensemble de contraintes qu’il faut apprivoiser…
Il s’agit donc dans un premier temps de comprendre ce que l’auteur a voulu dire. Quel est le sens caché ? Les non-dits. Pourquoi cette réplique répond bizarrement à celle-ci ? La réflexion intellectuelle est une nécessité : nous ne comprenons jamais la même chose d’un texte. Le travail préalable est de découvrir ensemble le but de la scène pour être sûr de jouer la même émotion. Il y a toujours un objectif à atteindre, car la scène étudiée a été précédée par une autre scène et amènera la scène suivante. Elle fait partie d’un tout !
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Est-ce que pour autant, il faut abandonner la recherche de l’émotion ? Que nenni ! La réflexion est le préalable, mais le lâcher-prise dans un autre temps est essentiel. Apprendre un texte c’est l’oublier au moment de jouer. D’où la nécessité de l’apprendre jusqu’au bout des doigts : rien ne peut se faire sans la connaissance approfondie de la réplique. De la vôtre bien sûr, mais également de votre partenaire.
Combien d’acteurs débutants ne connaissent que le dernier mot de la phrase de leur partenaire ?! Pressés qu’ils sont de dire leur texte, ils n’ont pas pris en compte l’émotion offerte par l’autre comédien. Ils jouent seuls, enfermés dans leurs carapaces. Ils deviennent alors hermétiques à la réaction affective qu’on leur propose. C’est une grave erreur et un ennui mortel pour la classe pourtant bienveillante…
Mes chers comédiens, les deux formes d’expression : improvisation et texte théâtral se rejoignent sur un critère essentiel : L’ECOUTE ACTIVE !
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Être, si j’ose dire, presque physiquement, dans les yeux de l’autre est l’assurance d’une scène réussie. Pourquoi ? Pour deux raisons essentielles : 1- on s’oublie ! 2- on est à l’affût de la moindre émotion. La concentration du comédien est basée sur le sentiment qu’il doit développer le long de la scène. Sentiments changeants selon le gré des circonstances, des imprévus, des connexions.
Là, arrive la vérité « du mensonge des Arts Dramatiques »
La classe vous applaudit, le professeur est fier de vous et secrètement s’attribue un peu de votre réussite ! Finalement c’est simple de jouer !